Au
mois d’octobre prochain, la Centrale au Fuel Lourd de Vwadjuu devrait
être terminée. C’est un investissement total de 41 millions de dollars
financé par la République de l’Inde pour une capacité de production de
18 Megawatts. Il n’est pas sûr que pendant la campagne électorale
annoncée, le pouvoir pourra se risquer à annoncer une date.
C’est le 22 février 2013 en Inde que la convention pour le financement de la centrale a été signé.
Pour une fois, s’il y a une responsabilité comorienne dans le retard,
elle n’est pas de détournement d’argent, ni de vol de matériel. Elle se
manifeste par un laisser aller total en tant que Maître d’Ouvrage. Au
plus haut niveau gouvernemental, il n’ y a pas de suivi pour que les
acteurs étrangers et les parties comoriennes respectent leurs
engagements et obligations.
Les organisations internationales
et les pays voisins s’intéressent de près à ce chantier. Cette future
centrale de 18 Megawatts a été annoncée comme devant résoudre pour
plusieurs années les besoins de la Grande Comore en énergie électrique
et relancer l’économie.
Les déficiences se constatent chez les Indiens. Il y a 3 acteurs :
– Exim Bank, , la banque étatique, créée en 1985, qui appuie les
intérêts indiens à l’étranger et à qui le gouvernement indien a confié
les fonds.
– OIA (Overseas Infrastructures Alliance) une
multinationale indienne privée, spécialisée dans la construction et les
infrastructures, très présente en Afrique.
– BHEL (Bharat Heavy
Electrical Limited) qui est une société publique. Les groupes
électrogènes sont de la marque allemande MAN. Ils sont arrivés depuis
des mois et prennent l’air à Vwadjuu.
OIA et BHEL sont les
deux entreprises qui chacune dans son domaine, construisent la
centrale. OIA est l’entreprise principale qui sous traite la partie
équipements électriques à BHEL.
Exim Bank a arrêté les
paiements à OIA parce que le chantier accuse un retard non justifié.
Depuis février 2019, les entreprises n’envoient pas de planning des
travaux. Exim Bank réfute les explications de OIA, qui avance que le
problème provient de ce qu’elle ne peut pas « obliger » BHEL à livrer de
planning de travaux.
HaYba a pu obtenir par nos correspondants
indiens un relevé en anglais de 4 pages où sont exposés les points de
vue des acteurs.
Exim Bank exige des plannings de travaux fiables
avant de reprendre les travaux. On sourira en notant que parmi les
raisons données par OIA pour le retard figurent une situation politique
trouble, autour des élections présidentielles, qui auraient empêché
l’achat de terre de remblai.
Si le retard de la construction
du chantier est de la responsabilité des Indiens, une fois finie le
problème restera entier, à moins que la partie comorienne n’ait réalisé
d’ici là des travaux et installé des équipements absolument
indispensables au fonctionnement de la Centrale. Comme nous l’avons vu,
le gouvernement actuel ne peut pas porter seul le blâme, son
prédécesseur n’a laissé aucune étude, aucune instruction pour la
réalisation du chantier et le fonctionnement de la centrale.
Les professionnels comoriens et étrangers que nous avons consultés citent ces travaux qui reviennent à la partie comorienne :
– Un quai de débarquement du fuel lourd.
– Le système de refroidissement : il faut une ou des citernes et le système pour refroidir les groupes.
– la distribution : les équipements qui amèneront l’énergie produite
au système de distribution de l’électricité à la clientèle. Un
spécialiste étranger nous a posé cette question :
– Y
a t il un haut responsable politique qui suit ce chantier ?
Bonne question.
Ci dessous le montant du contrat revenant aux deux entreprises et les
paiements déjà effectués par l’Exim Bank
Montant total du Contrat revenant aux 2 entreprises
USD 36.98 million USD
Total des Paiements effectués
USD 26.37 million 71.30%
Part du contrat revenant à OIA et Pourcentage payé
USD 18.98 million USD 11.80 million 62.17%
Part du contrat revenant à BHEL et pourcentage payé
USD 18.00 million USD 14.57 million 80.94%
Estimation de l’avancement des travaux : 56%
