HaYba ADIEU MAGUFULI

HaYba ADIEU MAGUFULI

Les Adieux des Amis de HaYba

Antoisse Ezidine (Créations Nextez)

Magufuli n’est plus.Est-il emporté par ses pathologies cardiaques ou par le Coronavirus ?Qu’importe !!Il n’est plus et c’est tout un continent qui pleure un président atypique et populiste. Quand il a pris les rênes de la Tanzanie, tout le monde voyait la difficulté de succéder à Kikwete qui avait réussi à mettre la Tanzanie sur les rails du décollage avec une croissance économique frisant les 8%.

Mais Magufuli ne comptait succéder à personne. Il était le président et il était décidé à marquer de son empreinte son passage à la tête de la Nation de Mwalimu Nyerere. Un style résolument tourné vers la proximité avec son peuple, Magufuli s’est immédiatement mis au travail. Le décollage économique de la Tanzanie n’était pas une histoire à raconter mais plutôt une réalité que tous les tanzaniens et tous les visiteurs pouvaient voir et toucher.

Des infrastructures semblant sortir de nulle part se matérialisent comme par enchantement, l’activité économique a pris du tonus avec une croissance atteignant les 6%, refaisant de Dar es Salam, un des hubs commerciaux les plus actifs de la région Afrique de l’Est, pour le bonheur des commerçants et entrepreneurs comoriens.Ces derniers, comme les tanzaniens, ne se plaignent plus de la situation sécuritaire à Dar es Salam. Magufuli, d’une main de fer, a transformé la Tanzanie en « safe haven », un abri sur pour les tanzaniens, les touristes et autres visiteurs.

Son combat contre la corruption et le crime lui a même valu la réputation d’un dirigeant violent et presque dictateur. Tout le monde devait payer les fruits de la corruption et du vol.Pendant que les médias occidentaux ne voient en lui qu’un autre dictateur africain qui a emprisonné tous ses opposants, les médias africains, pour la plupart, rendent un vibrant hommage a un président qui est resté « le gardien du temple ».

Pendant que ses collègues africains collectionnaient les voyages de (com)plaisance, participaient à la compétition des plus grosses délégations pour les plus longs voyages pour les plus gros perdiems, lui, il est resté chez lui. Il a même fait mieux. Il a tout simplement décidé de diviser son salaire par 4, passant d’à peu près l’équivalent de 7 millions de nos francs a un peu plus d’un million de nos francs. Il est resté chez lui même pendant son dernier voyage, préférant l’hôpital de Dar es Salaam, qu’il avait aidé à améliorer, aux hôpitaux occidentaux très prisé par les dirigeants africains pour aller traiter leurs petits bobos.Dictateur ? il l’était sans doute, à sa manière.Mais étrangement, depuis sa disparition, les tanzaniens comme le reste de l’Afrique ne parlent que du sauveur, du patriote, parti trop vite.

Oui, du patriote comme l’a été Mwalimu Nyerere.Avec la disparition de Magufuli, un nouveau chapitre s’ouvre pour la Tanzanie.Bibi Sami Suluhu, qui a des origines comoriennes, succède à Magufuli.Une femme, une musulmane, la première en Afrique de l’Est, est à la tête de la Tanzanie, succédant à un chrétien. Tout un symbole.Les Comoriens, en masse, sont unanimes. Magufuli ne sera pas oublié. Son œuvre et son style ont marqué à tout jamais et avec beaucoup fierté tout le continent noir, à commencer par les Comores dont les liens de fraternité, d’amitié et de sang sont étroits et qui ne peuvent jamais être oubliés. Nous ne pouvons qu’espérer que son âme repose en paix, même si c’est un chrétien.

haYba FM la Radio Moronienne du Monde

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