L’État Alarmant des Routes aux Comores : Par Raihane MATOIRI Ingénieure
en Travaux Publics – France
Une Urgence à Traiter
Les Comores, notre archipel magnifique, se heurte à une réalité préoccupante : l’état déplorable de nos routes. Après avoir passé mes dernières vacances aux Comores, j’ai constaté la gravité de la situation. Les infrastructures routières sont dans un état de dégradation avancée, certaines portions étant devenues impraticables. Ces constats soulèvent des inquiétudes majeures concernant la sécurité et le développement économique de notre pays.
Les routes comoriennes souffrent d’un manque cruel d’entretien et d’une mauvaise qualité de construction. Celles nouvellement construites ne durent pas plus de six mois avant de se dégrader. L’absence d’entretien régulier, l’utilisation de matériaux de qualité inférieure et des techniques de construction non conformes réduisent leur durabilité. De plus, les travaux routiers sont réalisés sans études techniques adéquates, menant à des erreurs de conception et de mise en œuvre.
Un des problèmes les plus préoccupants est celui des dos d’âne en béton, mal positionnés sur les routes en bitume. Ces ralentisseurs, mal conçus et mal placés, aggravent la situation. Ils sont souvent placés sans respecter les normes de sécurité, dans des virages ou sur des pentes, sans aucune signalisation, augmentant les risques d’accidents. Les distances entre les dos d’âne ne sont pas respectées, créant des dangers supplémentaires pour les usagers.
Pour remédier à ces problèmes, il est crucial d’adopter une approche technique rigoureuse adaptée à notre contexte économique. Il est essentiel de réaliser des études techniques approfondies avant tout projet routier, incluant des analyses de sol, des études de trafic et des évaluations environnementales. L’utilisation de matériaux locaux de bonne qualité peut réduire les coûts tout en assurant une meilleure durabilité des infrastructures. Mettre en place un programme d’entretien régulier prolongera la durée de vie des routes et préviendra les dégradations majeures. Former les techniciens et ouvriers locaux aux meilleures pratiques de construction et d’entretien routiers est indispensable pour garantir la qualité des travaux. Enfin, réviser les normes de conception et de placement des ralentisseurs pour qu’ils respectent les standards de sécurité routière, incluant une signalisation claire et visible, est crucial.
Les infrastructures routières sont un pilier fondamental pour le développement économique et social de notre pays. En adoptant des solutions techniques adaptées et en mettant en œuvre un entretien rigoureux, nous pouvons transformer notre réseau routier pour qu’il soit plus sûr et plus durable. C’est un enjeu crucial pour le bien-être de tous les usagers et pour la sécurité des riverains.
Raihane MATOIRI
Est une jeune Ingénieure en Travaux Publics. Elle travaille en France dans le plus grand groupe mondial de construction et de services associés.
Les anciens de la FCC et HaYba connaissent Raihane depuis ses années lycéennes et ensuite comme etudiante à Madagascar avant de terminer ses études en France.
HaYba Jumla Digital African Voice From Moroni