HaYba NÉCROLOGIE

HaYba NÉCROLOGIE


A Dieu KEMAL, Rihwesa Mgu Amana, Mgu Nahurehemu.
J’ai demandé à Abou (Bacar ben Said Salim), d’écrire, pour les Amis de HaYba la nécrologie de son cousin. Sachant leurs liens affectifs profonds, l’honnêteté et l’indépendance d’esprit d’Abou, je comptais sur lui pour que nous échappions aux routiniers éloges au défunt sortis des étagères poussiéreuses et hypocrites du anda na mila étatique.
J’ai pensé qu’Abou était l’un des rares, sinon le seul, concernant Kemal, à pouvoir nous parler de Kemal. Je lui avais donné 3 jours, A 1h du matin, j’ai trouvé cet adieu à son cousin dans ma boite.
Merci Abou

KEMAL fut SURTOUT UN HUMANISTE.
Aboubacar Ben Said Salim

Grand amoureux de la nature, SAID ALI KEMAL a eu l’occasion de lire les miracles d’Allah dans le GRAND CORAN qu’était son jardin c’est-à-dire le mystère de l’univers à travers le processus de la germination, qui contient le mystère de la vie. Une graine venant de nulle part, crée par aucun humain seulement découverte par quelques-uns parmi eux essaimée par d’autres créatures volantes ou marchant sur deux ou quatre pattes ou encore rampantes. Bien sûr l’homme délégué d’Allah sur terre, son « halifa » a pu inventer à partir du modèle d’autres graines. Il a pu faire par la science qu’Allah lui-même a recommandée comme moyen de pénétrer les mystères des cieux et de la terre et ceux qui sont entre les deux pour ceux qui réfléchissent
RÉFLÉCHIR, voilà le maître mot de l’attitude de L’HUMANISTE qu’était Said Ali Kemal.
Réfléchir peut vouloir dire pour lui que la nature comme un miroir réfléchit la terre et puis l’univers qui réfléchit le CRÉATEUR LUI –MEME dont nous ne pouvons saisir que le reflet, jamais la vrai image du moins dans l’AU-DEÇĀ mais peut-être..Peut-être, dans l’AU-DELĀ.
LA NATURE se comporte comme un hologramme ou la partie contient en même temps le tout.
Ainsi en cultivant son jardin aussi bien dans le sens Voltairien que dans le sens agricole du terme PAPA BAWUA le père de la fleur qu’était SAID ALI KEMAL (sa fille unique décédée s’appelait BAWUA, la fleur. ) a pu accéder à la CO-NAISSANCE avec la SAGESSE -PREMIÈRE il est devenu ainsi ami de cette sagesse , PHILOSOPHE et en Tant que tel un HUMANISTE.
« Le Réfléchir Kémalien » a donc permis aux différentes facettes de L’HOMME Kemal de se décliner en Politique, en Chef de famille , en père de famille , en chef de parti, en ami de ses amis sans être ses partisans.
C’est ce réfléchir-là qui lui a permis de résoudre le dilemme de vivre son aristocratie en homme du peuple et sans démagogie.
J’ai eu à connaitre KEMAL après la déconfiture du Front Démocratique de 1985 en adhérant au SHUMA son parti politique. Nous avons fait un bout de chemin ensemble jusqu’à ce qu’une partie des militants dont moi-même se soit rendu compte qu’ un groupe d’Anciens influençaient négativement le leader du SHUMA et donc notre groupe formé de jeunes cadres du parti proposa de créer une tendance SHUMA –ÉVEIL pour sortir de la palabre politique sous le Manguier de sa résidence d’ailleurs plus jardin que résidence et être plus sur le terrain, avec des plans et des initiatives de recrutement et de financement du parti. Malheureusement les Anciens ont gagné la bataille et ont réussi à stopper net notre élan vers le renouveau du SHUMA.
Echaudé à deux reprises par deux partis politiques j’ai décidé de rompre avec ce modèle de servir mon pays. Là où je veux en venir en vous racontant cette anecdote c’est à la TOLERANCE de KEMAL Aux élections de 2016, j’ai eu à soutenir un autre candidat que KEMAL en divergence avec ma femme qui elle le soutenait.
Certains membres de notre famille voulant semer la zizanie entre nous deux KEMAL et moi, se sont vus refoulés sèchement par ses mots en shikomori « uwananya ,bali , siayasa mbali , kamna ushinda mni manise ne mwanama . ».
Cette attitude m’a plus rapproché de lui si bien que j’étais devenu son confident politique à qui, il donnait la primeur de ses idées et ses projets une fois le SHUMA au pouvoir même sans lui ajoutait-il. Très rares sont les chefs de partis qui auraient réagi comme lui avec cette tolérance-là Accepter l’autre avec ses différences tout en se réservant la liberté de l’arrêter lorsqu’il dépassait certaines bornes de la bienséance.
Dans cas son propos débutait toujours par « Karadhi Esha Mdru katri mare pvontsi na uhadisi na wandru ». Cela n’est qu’un exemple mais ce « karadhi Esha… », revenait à propos d’autres attitudes et comportement erronés.
Une autre conséquence du « Réfléchir Kemalien » est sa CONFIANCE absolue en ses collaborateurs et son soutien envers eux jusqu’au bout, c’est aussi sa gestion par délégation et concertation dans les ministères qu’il a eu à gérer.
Tout le monde se rappelle de sa démission intempestive rendu publique lorsque feu Ibrahim Halidi ministre SHUMA de l’intérieur, avait été démis de ses fonctions avec raison ou non, alors qu’il était en mission.
En 1990 j’ai eu l’honneur de servir de Secrétaire général au Ministère de l’Economie. Un jour Monsieur le Gouverneur de l’époque SAID HASSAN SAID HACHIM, était venu au Ministère non seulement pour voir son cousin de Ministre, mais aussi pour me voir pour un service qu’il voulait que je lui rende personnellement.
KEMAL envoie alors son Dircab de l’époque un certain Nourdine Bourhane , pour me dire que le Gouverneur voulait me voir. Je lui ai répondu que j’avais déjà quelqu’un dans mon bureau et que je recevrais le Gouverneur quand j’aurai terminé avec la personne. Cela a fort impressionné d’ailleurs, mon interlocuteur qui rapporta mes propos un peu partout dans son entourage
Plusieurs minutes après, j’ai téléphoné à KEMAL et lui dit que le Gouverneur pouvait venir. Il le conduisit lui-même à mon bureau et sans me faire le moindre reproche.
Chers lecteurs, je ne voudrais pas abuser de votre précieux temps , mais je vous demande de bien vouloir souffrir que je vous retienne encore quelques petites minutes pour vous raconter un autre aspect du « Réfléchir Kémalien » : SA GRANDE LUCIDITÉ et LA CONSCIENCE PERMANENTE DE SA MORTALITÉ, tout en vivant comme UN IMMORTEL , plantant des arbres et des fleurs dont il disait pouvoir manger les fruits dans 6 mois ou 6 ans . Ceci est l’occasion de rappeler que chaque évènement important de sa vie heureux ou malheureux a toujours été célébré par la mise en terre d’un arbre.
Moi-même qui vous dis cela j’ai eu l-honneur de mettre en terre la graine du manguier dédié à la mort de BAUWA sa fille fleur. Et, croyez-le ou non les chauves-souris ne se posent jamais sur ce manguier.
J’espère donc qu’à l’occasion que l’extinction de la flamme, du flambeau que fut KEMAL, quelqu’un de la famille mettra en terre une graine de BAOBAB asiatique je crois, qui était son dernier projet horticole. Si je ne me trompe il me semble avoir entendu de lui qu’il en avait déjà commandé les semences.
ADIEU COUSIN ; ADIEU MON FRERE, ADIEU MON AMI qu’un Baobab de type nouveau puisse reprendre ton combat. AMEEN !
HUBUL WATWAN MINAL IMAN !

HaYba FM, la Radio Moronienne du Monde

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