Le mémorandum que les femmes voulaient remettre à la Cour Suprême

Le mémorandum que les femmes voulaient remettre à la Cour Suprême


MÉMORANDUM
Les comoriens ont été appelés aux urnes le 24 mars dernier afin de choisir leur futur Président de l’Union des Comores et les Gouverneurs des îles. Malgré une situation institutionnelle complexe et les lacunes constatées sur le plan juridique, la classe politique dans son ensemble s’est engagée à y participer. Nous avons suivi les différentes démarches engagées par les candidats pour assurer la sécurisation du processus et avons compris que des garanties avaient été données pour permettre un bon déroulement des opérations. Nous avons cependant noté que depuis le début du processus électoral, le climat politique en Union des Comores est resté préoccupant. Les tensions se sont accrues ces dernières semaines suite au constat de non-respect du code électoral par l’institution en charge des élections, la CENI.
Nous avons notamment relevé l’affichage tardif des listes électorales, le retard voire le refus dans l’accréditation des assesseurs de certains candidats de l’opposition et des observateurs nationaux issus de la Plateforme de Veille Citoyenne, la circulation de formulaires de procuration vierges et pré-signés par l’autorité indiquée. Le 24 mars, jour du scrutin, de nombreux dysfonctionnements ont été constatés dès l’ouverture des BV (urnes bourrées, assesseurs des candidats interdits d’accès dans les BV). Selon l’observatoire des élections, dans certains BV les forces de l’ordre ont ordonné la fermeture des bureaux avant la fin du scrutin. Il semblerait que les candidats, face à l’ampleur de la fraude annoncée et au refus de la CENI de les recevoir, ont appelé leurs assesseurs à interrompre leur mission. Ils ont par la suite annoncé leur non reconnaissance de l’élection.
En mépris total du code électoral, les urnes ont été récupérées par les militaires avant toute opération de dépouillement, notamment a Anjouan et Moheli.
Le processus de dépouillement s’est ainsi fait sans la présence des candidats et sans aucune transparence.
Plus inquiétant encore, les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises a Anjouan le jour des élections puis en Grande Comore au lendemain du scrutin pour disperser les manifestations de citoyens contestant le déroulement du scrutin, faisant ainsi plusieurs blessés dont certains très graves.
Constatant ces dysfonctionnements flagrants du processus électoral, et inquiets des conséquences sur la paix sociale de notre pays, nous femmes citoyennes demandons a la Cour Suprême l’annulation immédiate de ce scrutin et l’invalidation des résultats annoncés

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