

Latérites Comoriennes : une Richesse Non-Exploitée au Service du Développement Durable
1. Un trésor caché des Comores.
Les terres rouges latéritiques, riches en fer et en aluminium, représentent une ressource économique majeure pour le développement socio-économique des Comores. Formées sous des climats tropicaux humides, ces terres disposent d’un potentiel géologique exceptionnel. Sur l’île d’Anjouan par exemple, leur capacité de production est estimée à environ 1 million de tonnes, avec une teneur moyenne en oxyde de fer de 32 %. Comparés aux gisements mondiaux, dont la teneur en oxyde de fer oscille généralement entre 30 et 35 %, les gisements identifiés dans cette île se distinguent par leur qualité et leur potentiel stratégique. Ces caractéristiques exceptionnelles mettent en lumière l’importance d’engager des études d’exploration approfondies pour évaluer et exploiter pleinement cette ressource.
2. Des applications multiples et innovantes.
Utilisées dans divers secteurs, les latérites se démarquent par leur polyvalence. Elles entrent dans la fabrication de ciment, mortier et béton, fournissant des matériaux essentiels pour des infrastructures durables. De plus, elles permettent la production de céramiques de haute qualité, en forte demande sur les marchés, local et international. Leur teneur en silice en fait un ingrédient clé pour la production de verre, de bandes magnétiques et de papiers industriels. Certaines propriétés uniques des latérites trouvent même des applications dans l’industrie cosmétique, élargissant encore les opportunités de marché.
3. Un levier pour l’économie locale.
La valorisation de ces terres rouges pourrait transformer l’économie comorienne. Leur exploitation responsable générera des emplois locaux, réduira le chômage et améliorera les conditions de vie des populations. En produisant des matériaux de construction localement, les latérites réduiront également la dépendance aux importations, tout en soutenant des projets cruciaux comme la construction de routes, écoles et hôpitaux.
4. S’inspirer de nos voisins.
Des pays comme le Mozambique, la Tanzanie et Madagascar ont su tirer parti de leurs ressources latéritiques. Le Mozambique les utilise principalement pour renforcer son secteur de la construction, tandis que la Tanzanie et Madagascar se sont spécialisés dans la production de céramiques de qualité. Ces succès montrent clairement que les Comores peuvent suivre le même chemin et transformer ces ressources en moteur de croissance économique.
5. Une vision durable et collaborative.
En intégrant ces ressources dans les chaînes de valeur locales, les Comores peuvent adopter un modèle de développement durable, alliant croissance économique et préservation de l’environnement. Cependant, pour réaliser ce potentiel, une collaboration étroite entre le gouvernement, les acteurs privés et les communautés locales sera indispensable.
Il est temps pour les Comores de transformer cette richesse naturelle en un véritable moteur de croissance. Une exploitation responsable, durable et collaborative est essentielle pour stimuler l’économie et garantir un avenir meilleur à tous les citoyens.
Mohamed Chaheire Mohamed Chamassi
Expert Géophysicien
HaYba Jumla Digital African Voice From Moroni