Libéralisation du Marché du Riz aux Comores : entre Espoirs et Controverses
Depuis juillet 2023, une transformation majeure secoue le secteur de l’importation du riz aux Comores. Le gouvernement a mis fin au monopole de l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (ONICOR), ouvrant le marché à des opérateurs privés. Une décision justifiée par les difficultés financières de l’ONICOR, les pénuries répétées et l’inflation des prix. Objectif : améliorer la disponibilité du riz, denrée de base, et stabiliser les prix pour les consommateurs.
Une ouverture encadrée mais déjà critiquée
Pour éviter une dérégulation incontrôlée, une commission d’examen des demandes de licences a été créée. Les entreprises désireuses d’importer doivent répondre à une série d’exigences administratives et financières : statuts, extrait du registre de commerce, numéro d’identification fiscale, engagement sur des volumes d’au moins 5 000 tonnes sur un an, lettres de confort bancaire et certificats sanitaires. Le prix provisoire de la licence a été fixé à 500 000 francs comoriens, en attente d’une révision par la loi de finances 2025.
Premiers résultats encourageants
Douze opérateurs privés ont obtenu leur licence. Une première livraison de 12 000 tonnes a été répartie entre les trois îles de l’Union. Au total, jusqu’à fin décembre 2024, le pays avait importé 23 825 tonnes. Les stocks actuels chez les importateurs avoisinent les 10 000 tonnes, auxquels s’ajoutent plusieurs milliers de tonnes chez les grossistes et plus de 7 000 en transit.
Le gouvernement vise désormais 60 000 tonnes d’importation annuelle, un seuil supérieur à celui atteint par l’ONICOR (54 000 tonnes), et considéré comme atteignable selon les opérateurs.
Controverse autour du renouvellement anticipé
Malgré un démarrage encourageant, la récente décision du ministère des Finances de renouveler quatre licences sans passer par la commission compétente soulève des interrogations. Si le gouvernement invoque la nécessité d’anticiper les pénuries, les opérateurs privés dénoncent une entorse aux règles établies et craignent une gestion opaque et déséquilibrée du marché.
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