HaYba (IN) – JUSTICE INTERNATIONALE

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Aujourd’hui l’Afrique du Sud Devient la Boussole Morale de l’Humanité

Nous republions cet article pour la 6ème fois aujourd’hui, suite à sa suppression par des hackers déterminés à empêcher sa parution.

Reconnaître l’humanité du peuple palestinien malgré le racisme virulent envers les Noirs dans le monde arabe est le signe d’un héroïsme et d’une solidarité inégalés que l’humanité n’a jamais connus dans son histoire. La dignité et l’éloquence de l’équipe juridique sud-africaine, vise les violations « sans vergogne et effectivement non dissimulées » de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, à laquelle Israël et ses principaux alliés sont signataires.

L’objectif, étant donné que la Cour peut mettre des années à statuer sur un cas de ce type, est d’obtenir des mesures provisoires qui décrètent légalement avant tout qu’Israël doit cesser ses opérations militaires à Gaza et permettre à son peuple de recevoir une aide humanitaire.

On peut être cynique quant aux perspectives d’un tel résultat, Israël ayant ignoré précédemment les décisions de la CIJ lorsqu’elle a statué contre lui. Toutefois, une reconnaissance de culpabilité auraient d’énormes implications pour les États qui arment et soutiennent Israël. Sans leur soutien, le génocide israélien contre les Palestiniens ne serait pas possible.

Ce cas à la CIJ, la plus haute cour des Nations Unies, a débuté avec un document de 84 pages* minutieusement étayé et argumenté. Hier, jeudi 11 janvier, une équipe d’éminents avocats, en grande partie sud-africains, aux côtés de collègues irlandais et britanniques, a présenté des arguments couvrant les actes génocidaires, l’intention génocidaire, la juridiction, les droits nécessitant protection, l’urgence et le préjudice irréparable, ainsi que les mesures provisoires recherchées.

Ce moment est historique à plusieurs égards. L’Afrique du Sud, ayant souffert de l’apartheid, assume une responsabilité morale et défie l’ordre mondial biaisé en faveur des États-Unis et de leurs alliés. C’est un défi massif à l’impunité d’Israël, exposant ses crimes et son oppression.

Les arguments présentés sont accablants. Si la justice prévaut sur la politique, la CIJ devrait accepter pleinement le cas de l’Afrique du Sud. Revenons sur quelques points clés soulevés par cette équipe d’avocats.

Adilla Hassim a débuté en soulignant que les génocides ne sont généralement pas annoncés à l’avance mais que la cour dispose de 13 semaines de preuves établissant clairement un schéma de comportement et une intention liée, justifiant une allégation plausible d’actes génocidaires. L’avocate sud-africaine a mis en évidence le refus persistant d’Israël d’autoriser l’approvisionnement médical, soulignant une tactique délibérée visant à provoquer une famine généralisée, la déshydratation et le manque de nourriture, mettant ainsi les habitants de Gaza au bord de la famine. 80% des personnes dans le monde risquant de mourir de faim vivent actuellement à Gaza. Elle a également noté le déplacement de près de 85% des Palestiniens de Gaza, sans lieu sûr où se réfugier. Ceux qui ne peuvent pas se plier à l’ordre légal d’Israël de quitter leur maison risquent la mort.

Elle souligne la destruction massive des foyers et des infrastructures, anéantissant toute chance réaliste pour les déplacés de retrouver leur foyer. Un point crucial qu’elle démonte sans détour, susceptible de constituer le socle principal de la manipulation psychologique de l’État israélien, est que ce qu’ils présentent comme des mesures humanitaires sont en réalité délibérément génocidaires. Il s’agit du déplacement massif, imposé sous contrainte violente à plus d’un million de personnes dès le départ. Les personnes vulnérables, telles que les infirmes, les enfants, les personnes âgées et les blessés, sont contraintes de partir presque sans préavis. Les prétendues zones sûres où l’ordre de fuir est donné subissent également des bombardements, exposant les habitants à un déplacement permanent. Tout cela, dit-elle, relève de la nature génocidaire : le meurtre équivaut à la destruction des vies palestiniennes, infligé délibérément sans même épargner les nouveau-nés.

Le deuxième intervenant, Tembeka Ngcukaitobi, avait pour mission d’établir l’intention génocidaire clairement exprimée par les dirigeants et les politiciens israéliens ainsi que par les officiers de l’armée à de multiples reprises. Il a souligné une caractéristique exceptionnelle de ce cas : les dirigeants politiques, les commandants militaires et les titulaires de fonctions officielles en Israël ont déclaré systématiquement et explicitement leur intention génocidaire.

Ces déclarations sont ensuite répétées par les soldats sur le terrain à Gaza lorsqu’ils participent à la destruction des vies palestiniennes et des infrastructures de Gaza. L’avocat sud-africain rappelle que lors de son discours aux forces israéliennes le 28 octobre 2023, en préparation de l’invasion de Gaza, le Premier ministre Netanyahu a exhorté les soldats à se rappeler ce que « Amalek vous a fait », faisant référence à la commande biblique de Dieu à Saül de détruire violemment un groupe de personnes connu sous le nom d’Amalécites : « Mets à mort hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes. »

Une caractéristique extraordinaire de ce génocide réside dans l’intention clairement exprimée dans l’ensemble de la société, des médias et de la politique d’Israël. Contrairement aux génocides observés dans l’histoire, où les États responsables tentent de dissimuler leurs génocides ou atrocités, ce n’est pas le cas ici. Ils persistent à proférer des discours génocidaires, comme en témoigne la référence répétée à Amalek par Netanyahu.

Celui-ci l’a évoqué non seulement dans son discours au public israélien, mais également six jours plus tard, spécifiquement dans une lettre adressée aux soldats israéliens. Le président israélien, Isaac Herzog, a également affirmé que la nation palestinienne toute entière était responsable de l’attaque terroriste du 7 octobre revendiquée par le groupe du Hamas. Selon cette rhétorique, les civils palestiniens seraient impliqués justifiant ainsi qu’aucune distinction ne soit faite entre le groupe du Hamas et les civils.

L’essentiel de l’intervention de Tembeka Ngcukaitobi réside dans sa capacité à établir un lien entre les déclarations des dirigeants politiques et militaires israéliens et le comportement des forces israéliennes. À titre d’exemple, une vidéo montrant des soldats israéliens dansant et entonnant le chant « il n’y a pas de citoyens non impliqués » illustre le langage employé par les politiciens israéliens. Les soldats, recevant ce message des instances supérieures, agissent en conséquence.

Cette session est d’une importance historique, elle devrait susciter un vif intérêt médiatique. Aujourd’hui, vendredi 12 janvier, Israël présentera sa défense devant la Cour.

En ce qui concerne la suite des événements, la CIJ compte 15 juges. Les observateurs pensent que 6 sont susceptibles de se ranger du côté du peuple palestinien, 6 du côté israélien, et 3 dont la position reste à déterminer. À noter que ces juges sont tous nommés par des gouvernements, rendant les décisions sujettes à l’influence de la realpolitik et des manœuvres internationales plutôt qu’à la quête de justice.

Quoi qu’il en soit, Israël a été exposé d’une manière inédite, perdant toute prétention à une autorité morale jusqu’ici injustifiée. L’opinion publique dans les États occidentaux, qui soutenaient autrefois ses actions, se retourne maintenant fermement contre lui. Cette tendance est particulièrement perceptible dans les sondages auprès des jeunes en passe d’atteindre l’âge adulte. Les nouvelles générations se politisent, portant leur attention non seulement sur les crimes présents, mais également sur les méfaits passés d’Israël.

Partout où l’humanité prévaut, les peuples du monde remercient l’Afrique du Sud.

*Document-Affaire 192 – Application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza (Afrique du Sud c. Israël) https://www.icj-cij.org/node/203394

*Voir l’intégralité de la plaidoirie du jeudi 11 janvier 2024 https://webtv.un.org/en/asset/k11/k11gf661b3

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