Le Modec Tiraillé Entre Doutes et Espoirs.
Face à ce que certains n’hésitent à qualifier de crise endémique, le président du Modec ne va pas avec le dos de la cuillère. Nous ne pouvons plus nous contenter des solutions d’urgence face aux nombreuses crises répétitives que les différents gouvernements ont l’habitude de servir aux Comoriens.
C’est en substance le message véhiculé par le Modec lors sa conférence de presse bimestrielle tenue ce jeudi dans un de ses locaux (Toping), situé à Moroni Sahara. Axée sur 3 thèmes (crise des produits de première nécessité, créances des banque, taxes douanières), elle a été néanmoins dominée par la crise des produits alimentaires qui sévit depuis bientôt 3 mois. Contrairement à l’idée dominante qui qualifie cette crise de conjoncturelle. L’ organisation patronale est convaincue que nous sommes face à des problèmes structurels exacerbés certes par la conjoncture internationale dûe à la pandémie de la Covid-19. Si la baisse de la production mondiale des produits de première nécessité joue pour beaucoup dans cette pénurie, l’absence de mécanismes de relance sur le plan national augmentent le risque d’une crise perpétuelle. Faisant appel à la mémoire le président du Modec a rappelé à l’assistance la crise (hydrocarbures), de 2008 qui forçait les « jeviens » à rentrer à pied depuis l’aéroport. Tout ça pour dire que le black-out de fin juillet aurait pu être éviter avec une bonne politique d’approvisionnement mais surtout avec l’augmentation des capacités de stockage de la société Comorienne des hydrocarbures.
Pour pallier aux manques de stocks de sécurité, l’Etat doit investir impérativement sur la production locale pour faire face à toute éventualité. Cela fait plus d’une année que nous avions tiré la sonnette d’alarme sur la décision de CMA-CGM de réduire ses voies d’approvisionnement dans la région mais, rien n’a été fait pour prévenir ce qui nous arrive aujourd’hui. On aurait pû atténuer le coup de la crise avec des mesures en amont, comme la relance de l’activité maritime par l’achat d’un bateau rien que pour assurer le fret entre les îles. S’il avoue des améliorations sur les taxes douanières (mesures spécifiques sur le fret, mesures d’enlèvement des marchandises…),il les juge insuffisantes et appelle les autorités à faciliter l’application des mesures déjà décidées.
Ahmed Saïd Badraoui
HaYba FM La Radio Moronienne du Monde
