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Around Us La Vanille: Un Pari Difficile Pour les Agriculteurs Tanzaniens

Malgré sa production de vanille relativement modeste à l’échelle mondiale, la Tanzanie compte plus de 6000 agriculteurs engagés dans cette culture dans la région de Kagera. Grâce à son prix élevé par rapport aux cultures vivrières traditionnelles telles que le café, le gouvernement local de Kagera continue d’encourager et de motiver les petits exploitants à se lancer dans la culture de la vanille. Dans d’autres zones, comme le district de Muheza dans la région de Tanga, le gouvernement local a lancé un programme spécial pour promouvoir la culture de la vanille et améliorer les revenus des petits exploitants. Selon le ministère de l’Agriculture de la Tanzanie, la production de vanille a connu une augmentation substantielle au cours des cinq dernières années. De plus en plus d’agriculteurs choisissent de cultiver la vanille plutôt que les cultures vivrières habituelles comme le café et la banane, afin de sortir de la pauvreté. La vanille est perçue comme un nouvel espoir pour les petits exploitants .

Cependant, se lancer dans la culture de la vanille n’est pas une entreprise facile, car cela demande aux petits exploitants des compétences techniques, des investissements financiers conséquents, du temps et des ressources humaines, de la plantation à la récolte en passant par le processus de séchage. La pollinisation manuelle, notamment, rend cette tâche ardue et chronophage. Bien que des abeilles soient capables de réaliser une pollinisation croisée pour la vanille en Amérique du Sud et en Amérique centrale, de telles abeilles n’existent pas en Tanzanie. Ainsi, chaque jour de la période de floraison, qui s’étend sur 3 à 5 mois, nécessite une pollinisation manuelle. Pendant trois mois, la pollinisation à la main est une tâche quotidienne. C’est l’une des raisons pour lesquelles la culture de la vanille est extrêmement exigeante en main-d’œuvre, et si l’entretien de la plantation est négligé, les rendements risquent d’en pâtir. Par exemple, au Mexique, les cultivateurs de vanille doivent consacrer jusqu’à 575 jours de travail par an par hectare.

Pour les nouveaux producteurs de vanille, la première récolte demande généralement de 3 à 5 ans de patience. Pendant cette période, ils doivent trouver d’autres sources de revenus pour subvenir à leurs besoins, ce qui les expose à des risques accrus en raison des incertitudes du marché local et international. Une fois la récolte effectuée, d’autres défis et risques se présentent. Prenons Madagascar, par exemple, leader mondial et principal exportateur de vanille. Le pays doit surmonter de nombreuses contraintes telles que les fluctuations des prix et des marges, le manque de ressources, la qualité variable de la vanille et les vols liés à la complexité de la chaîne de valeur. Le prix de la vanille a connu d’importants hauts et bas sur le marché mondial au cours des dernières décennies. De plus, en Tanzanie, le prix de la vanille a connu une chute significative en raison de la pandémie de Covid-19.

Face à ces défis et à ces efforts considérables, n’est-il pas nécessaire d’étudier la viabilité de la production de vanille en Tanzanie, ainsi que la possibilité pour les agriculteurs de vanille de sortir de la pauvreté ?

À ce jour, il reste encore des incertitudes quant à la capacité réelle de la production de vanille à réduire durablement la pauvreté en Tanzanie. Les études sur la production de vanille dans ce pays en tant que nouvelle culture commerciale sont rares, voire inexistantes. La notion même de production de vanille durable n’a pas encore été clairement définie. Les recherches menées dans ce domaine se concentrent majoritairement sur les principaux pays producteurs tels que Madagascar, l’Indonésie et l’Ouganda.

Il est donc primordial de mener des études approfondies et spécifiques à la Tanzanie afin d’évaluer la durabilité de la production de vanille dans ce contexte et d’identifier les opportunités réelles pour les agriculteurs de vanille de s’affranchir de la pauvreté. Une telle recherche permettrait de mieux comprendre les enjeux, les risques et les bénéfices associés à cette culture, et d’élaborer des stratégies appropriées pour soutenir les petits exploitants dans leur quête d’un avenir plus prospère

.Arlenis Ali

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