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​​Paludisme Aux Comores et Moustiquaires Imprégnées .

Les Comores se sont fixé l’objectif d’éradiquer le paludisme d’ici 2025. D’énormes moyens ont été déployés depuis 2007 pour atteindre cet objectif avec l’aide de nos partenaires du Système des Nations Unies, la Banque mondiale et la Chine. Parmi les moyens utilisés :

– Chimiothérapie de masse en 2007 et 2019 : cette approche consiste à administrer des médicaments antipaludiques à large échelle dans les 3 îles indépendantes pour détruire les parasites dans le sang et empêcher leur propagation. Des équipes mobiles ont été déployées pour distribuer les médicaments. En cas d’absence, les individus étaient convoqués au centre anti-paludisme le plus proche pour recevoir les médicaments et être enregistrés. À noter que le paludisme a été éradiqué à Mayotte, bien après Maurice et Les Seychelles.- Désinsectisation de masse dans les foyers et les quartiers.- Mise en place d’un Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP): ce programme vise à offrir aux populations un accès gratuit aux services de dépistage, aux médicaments et aux moustiquaires imprégnées.

Où en est-on aujourd’hui ?

Après une brève accalmie d’environ 3 ans, concomitante de la pandémie de Covid 19, nous observons à présent une nouvelle recrudescence des cas graves de cette maladie. À mon niveau, je constate qu’au cours des trois derniers mois, chaque semaine apporte son lot de nouveaux cas diagnostiqués chez des adultes et des enfants. Je rappelle que le paludisme est une maladie évitable et qu’il est inadmissible d’en mourir de nos jours.

Comment expliquer cette recrudescence du paludisme ?

– Relâchement du Programme National de Lutte contre le Paludisme ? Il est possible que les ressources allouées au PNLP aient été affectées par les efforts déployés pour lutter contre la pandémie de Covid-19.

– Résistance du Plasmodium falciparum aux traitements de masse ? Il est également envisageable que le parasite responsable du paludisme ait développé une certaine résistance aux traitements utilisés contre la maladie, rendant ainsi les médicaments moins efficaces.

– Perception erronée du paludisme ? Au niveau individuel, il est possible que certaines personnes aient cru à tort que le paludisme était derrière nous, en raison de la période de répit précédente.

Toujours est-il qu’il faut reprendre le combat contre le paludisme et davantage utiliser les moyens efficaces à notre disposition, notamment les moustiquaires imprégnées. Ces dernières ont démontré leur efficacité à maintes reprises dans des études menées depuis les années 1980, date de leur introduction.

Avantages et inconvénients des moustiquaires imprégnées :Les moustiquaires imprégnées sont fabriquées en utilisant des insecticides de la famille des Pyréthrinoïdes, et elles offrent une efficacité moyenne qui varie entre 3 et 5 ans, voire même jusqu’à 7 ans. Leur principal avantage est de protéger contre les piqûres de moustiques, tout comme les autres types de moustiquaires, mais en plus, elles ont la capacité de tuer les moustiques qui entrent en contact avec elles. De plus, elles peuvent également repousser les moustiques dans le rayon d’une chambre, ce qui est agréable au niveau acoustique. Quand elles atteignent la fin de vie de l’insecticide, il suffit de réimprégner pour les rendre efficaces à nouveau.Inconvénients : l’usure du tissu pouvant entraîner l’apparition de trous par lesquels peuvent passent les moustiques. De plus, il existe un risque potentiel de réactions allergiques en cas d’inhalation ou de contact avec l’insecticide.

Ne pas oublier la résistance développée par les parasites et les moustiques, bien que cela ne soit un inconvénient, mais peut réduire l’efficacité des moustiquaires imprégnées.

Conclusion :

Face à l’augmentation des cas de paludisme, de nouvelles moustiquaires imprégnées ont été développées, devenant deux fois plus efficaces grâce à l’ajout d’un deuxième insecticide de la famille du Chlorfénapyr.

Aux Comores le PNLP devrait se rendre plus visible en publiant, par exemple, un bulletin mensuel fournissant les données actualisées sur la lutte contre les vecteurs du paludisme et l’état d’avancement des dons de moustiquaires. Au pic de la pandémie de Covid, un bulletin régulier nous informait de l’évolution de la maladie. Il serait donc opportun d’utiliser les mêmes outils disponibles pour nous tenir informés en temps réel de la situation. La lutte contre le paludisme doit rester une priorité en matière de santé publique. Pour terminer, un mot sur le coût d’une moustiquaire imprégnée, bien qu’il ne soit pas excessif, 15 000 à 20 000 KMF pour 3 ans, certains pourraient être réticents à les acheter. La distribution gratuite à grande échelle dans nos campagnes reste le meilleur moyen de progresser vers l’éradication prévue de cette maladie en 2025.

Dr Mohamed Monjoin

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