Avons-nous perdu toute humanité ?

Quel sens donner à l’arrestation d’une « femme de », apolitique, non militante, connue pour sa discrétion, suite au voyage de son mari. Apparemment le gouvernement voulait arrêter l’époux, ou tout au moins, l’empêcher de partir, sans pour autant émettre de document réglementaire interdisant sa sortie.

 

Mme Nour El Houda épouse de l’ex Vice-président Djaffar Ahmed Saïd, est à cette heure-ci en garde à vue à la gendarmerie. Pression sur son mari ? Dans quelle légalité sommes nous ?
Cette après midi, je me suis rendu à Badjanani demander aux anciens de faire preuve d’humanité et intervenir pour sa libération. Cette jeune femme est mère de jeunes enfants, et, a la garde de sa mère récemment sous soins intensifs à El Maarouf.

 


Dans tous les pays, une garde à vue tient compte de la personne interpellée. Va-t-elle s’échapper, risque t elle d’influencer l’enquête et cacher des preuves ? Sa liberté peut elle choquer l’opinion et troubler l’ordre public ?
Récemment la sœur de SAST a été gardée 3 jours. La suite ?


N’avez vous jamais entendu parler d’innocents fracassés psychologiquement par une garde a vue et qui depuis vivent angoissés. Chaque coup à la porte, un bruit dehors et c’est la crise.
Sur HaYba FM, j’ai appelé ceux qui ont l’oreille des autorités à leur rappeler le danger de l’ivresse du pouvoir et du mépris envers les faibles : la perte d’humanité, le revanchisme en lieu de morale, le je-le-détruis avant qu’il ne pense à me faire mal.


Faisons tout pour que ce pays n’arrive pas à cette inhumanité.
Mais d’abord rendons Mme Nour El Houda épouse Djaffar à ses enfants et à sa mère malade. Elle a peut être les capacités d’un leader politique. Elle pourrait aspirer à devenir député, ministre ou même présidente.
Elle a choisi, à côté de son travail à la chambre de commerce de Ngazidja, de se consacrer à son ménage et à sa mère. Faute de reconnaître aux femmes politiques les mérites de leurs capacités, allons nous faire des épouses discrètes, des otages ?


J’espère que cette nuit Mme Djaffar dormira près de ses enfants.
Lui accorder sa « normalité » ne serait pas un aveu de faiblesse.

 

Said Mchangama

 

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