HaYba HORREUR ET MAL ÊTRE

HaYba HORREUR ET MAL ÊTRE

« Les Casquettes de Roueïda » Décès de la petite FainaChers lecteurs et lectrices,J’ose espérer que le Ramadan se passe bien et que la Ide également se prépare comme il se doit de votre côté.Aujourd’hui, tous les comoriens sont touchés par la triste disparition de la petite Faina. A travers ces quelques mots, je voudrais présenter mes sincères condoléances à sa famille ainsi qu’à tous les comoriens de près ou de loin touchés par cette terrible épreuve.

Que son âme puisse reposer en paix, dans la sérénité, qu’elle nous accorde son pardon de là-haut et qu’Allah le Tout Puissant nous accompagne pour réussir à surmonter cette lourde perte.Nous n’avons pas pu protéger Faina mais nous n’avons pas fait grand chose non plus pour les personnes sans défense qui sont parties bien avant elle.J’ai personnellement commencé le militantisme des jeunes depuis 12 ou 13 ans. Au départ et souvent en tant qu’indépendante, je n’appartenais à aucune équipe, aucun groupe.

Là où il y avait besoin d’intervention, d’enquête ou encore d’informations, je savais me rendre disponible. Le droits des jeunes, des enfants est un sujet qui m’a toujours préoccupée. Au fur et à mesure, j’ai vu plusieurs associations naitre, plusieurs combats menés, mais je n’ai jamais réellement pu appartenir à une association pour ne pas être figée, conditionnée ou encore soumise à certaines règles ! Par contre, je salue et respecte l’effort fourni car quelque part nous luttons pour les mêmes causes.Aujourd’hui, je prends moins part aux manifestations car certaines choses dépassent mes capacités.

Nous avons fait en sorte que ces injustices, ces viols soient dénoncés, OK mais derrière que mettons-nous à disposition, qu’avons-nous pour protéger ceux qui dénoncent ? Pourquoi souvent seules les images des victimes circulent sur les réseaux et non celles des prédateurs ?Notre pays est devenu dangereux. Avant, c’était la honte qui nous faisait peur, aujourd’hui, elle ne vaut plus rien. Certains fonctionnent sans religion, sans humanité, sans valeurs, sans honte, … en gros, pire que certaines espèces.Beaucoup de gens sur les réseaux sociaux sont pour la peine de mort, sont pour du œil pour œil dent pour dent, qui pour moi, ne sont pas les meilleures des solutions à long terme.

Sinon nous en tuerons combien ? Etes-vous sûrs que ces violeurs n’ont pas été violés un jour ? Les enfants, neveux de ces personnes ne se vengeront pas un jour à leur tour ? … Pour moi, si certains se font justice eux-mêmes, c’est parce que la question n’est pas réfléchis de façon profonde, sincère et à long terme.A travers la vidéo, j’ai lu déjà qu’il s’agit d’une maman qui est très jeune. Si elle a 15 ans comme l’a dit la grand-mère, c’est qu’elle a eu la petite Faina à 10 ans. Ça veut dire ce que ça veut dire, elle est très jeune. A la regarder elle fait à peine 20 ans.Il ne s’agit là d’aucun jugement seulement je tiens à attirer l’attention sur comment nous envisageons les choses.

Les décisions doivent être prises de façon réfléchie et surtout de façon à maintenir la paix chez nous et non faire perdurer la terreur.Parmi les solutions que je proposerais, comme j’ai coutume de le dire, c’est de ne pas négliger le paramètre psychologique. Aujourd’hui, il s’agit d’une personne qui n’a pas eu froid aux yeux de violer et tuer une gamine de 5 ans.

Non pas tuer, découper en morceau un enfant pendant ce mois sacré ! Du High Level ! Le stade est passé à un très haut niveau, c’est passé au-dessus de la peur de la famille de Faina, de son village, des comoriens en général, …, c’est passé au-dessus de la honte, au-dessus du mois sacré de Ramadan, au-dessus de tout en fin de compte. Mais s’il voulait réellement défier tout ce beau monde, pourquoi l’avoir tuée ?Pour moi, il y a un problème très profond, très urgent et très sérieux à prendre en considération. On dit souvent que pour guérir une maladie, il faut d’abord l’accepter. On a des malades chez nous. Mieux vaut le prendre dans ce sens pour trouver le meilleur remède.

Avant, il n’y avait peur être pas de criminels aux Comores, ou y en avait moins, aujourd’hui on nous a montré quelque chose que l’on n’a pas l’habitude de voir, de vivre ou d’entendre dans nos îles. Faisons en sorte que cela ne devienne pas une habitude. Il est temps de mobiliser les psychologues ou des experts en la matière pour nous aider, nous accompagner et sortir de ce calvaire. Comme l’urgence du Coronavirus, sauvons les enfants de ce pays de ces prédateurs! Le système éducatif a son rôle à jouer.Nous avons tous notre part de responsabilité car pour finir, ça n’arrive pas qu’aux autres, ça n’arrive pas qu’aux enfants des autres.

Roueïda MOHAMED MATTOIR

HaYba FM la Radio Moronienne du Monde

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