HaYba IN MEMORIAM  Mohamed Housseini, Jacadi

HaYba IN MEMORIAM Mohamed Housseini, Jacadi

L’Adieu de Me Moncef Said Ibrahim


« Mohamed Housseini, Jacadi pour les intimes, s’en est allé dans la nuit du vendredi au samedi, entouré des siens, de ses enfants et leur mère, de ses frères, et nous autres, ses amis, dont les pensées en prière tendues vers Marseille lui étaient destinées, cet ami solaire, ce compagnon de vie dont le souvenir nous restera toujours vif et étincelant, comme une étoile …


Souvenirs qui se bousculent avec émotion : première rencontre en 89 (ou 88 ?) chez sa tante, ma belle-mère, au quartier Madjenini, lors de vacances qu’il passait à Moroni ; ensuite, au hasard du destin et de nos déménagements, en France, les années 90, 2000, 2010, à son domicile, au mien, chez des amis, de la famille : Gennevilliers, Courbevoie, Clichy, Tournan-en-Brie, Boissy-Saint-léger, Bobigny, rue de Crimée, Antony, St-Ouen, Oberkampf, etc., avec ces moments qu’on n’oublie jamais, de partages, d’échanges, de rencontres avec les amis qu’il chérissait tant, leur laissant toujours le meilleur de lui-même ; grands moments partagés, des fous rires, des livres qu’on s’échangeait (il a tenu à ce que je lise « l’homme imaginant » de Laborit), lectures poétiques ; il était curieux de tout, lui dont l’élégance et le bon goût le disputaient à un cœur intelligent, généreux, qui m’a donné à connaître par une espèce de chaines de fidélité qui remonte sans doute à des temps immémoriaux, d’autres personnes demeurées aujourd’hui mes amis très chers, comme Mohamed S.A. Mchangama, dont il me disait le plus grand bien avant que je ne fasse sa rencontre ; il tenait à tout prix à ce que je le découvre, non pas le politique qu’il fut, mais l’homme également généreux, curieux de tout et dont le fil intellectuel a tissé une toile ouverte sur les possibles et sur l’engagement désormais citoyen …

Et d’autres souvenirs encore et encore …Jacadi était informaticien de formation mais éclectique, ouvert avec humilité au monde et aux problèmes ardus qui pouvaient fonder des interrogations philosophiques ou historiques, ou simplement de vie; mélomane, il m’a fait découvrir la richesse du monde musical lusophone, Caetano Veloso par exemple, que nous aimions accompagner à tue-tête, « Nine out of ten » : Walk down Portobello road to the sound of reggae, I’m alive, The age of gold, yes the age of the age of told, The age of music in past, I hear them talk as I walk, yes I hear them talk, I hear the say, Expect the final blast […], I’m alive …


Oui, nous avons écumé les cinémas et les restos qu’il appréciait et qu’il tenait à me faire connaître, avec des amis ; Oui, il m’en a voulu d’avoir fait un grave accident avec ma Jaguar 4, en avril 2021 (il n’eut pas supporté de me voir m’en aller subitement) ; heureusement sans graves conséquences, hormis pour la caisse (de collection), dont il me disait que nous allions la réparer pour faire le tour de Ngazidja.

Nous nous sommes toujours tenus par la main, par temps gris ou pluvieux sur le ciel de nos cœurs, les jours qui nous semblaient vides et comme perdus pour l’univers, nous conseillant mutuellement, comme de vieux poètes, la patience dans l’azur ;Il s’en est allé après qu’il se soit battu tel un lion ; qu’Allah le couvre de Sa Miséricorde.

Je voudrais transmettre mes sincères condoléances à Kenza et Nawad, ses trésors dont le courage me soutient ; à la mère des enfants, à ses frères et sœurs et à la grande famille de ses amis …En attendant mon tour de consolation ultime, repose en paix très cher cousin, mon ami, pour toujours …

Me Moncef Saïd Ibrahim

HaYba FM la Radio Moronienne du Monde


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *