HaYba POLITIQUE INTERNATIONALE

HaYba POLITIQUE INTERNATIONALE

« L’Ambassadeur de l’Iran au Directeur général de HaYba : la rupture des relations entre les Comores et l’Iran est une parenthèse. Les autorités de nos pays œuvrent à la fermer.Je remercie M. le Procureur général de m’avoir autorisé à m’entretenir plusieurs heures avec l’ancien président Sambi, lors de mon séjour aux Comores où je répondais à l’invitation de mon ami Hamadi Madi Boléro, ancien Secrétaire général de la COI. Je l’ai vu à titre privé et espère à l’instar de sa famille, que maintenant que le procès a eu lieu, les autorités comoriennes pourront considérer favorablement sa libération.

L’interview complète a été réalisée par un confrère iranien. L’entretien téléphonique entre l’Ambassadeur, en poste à Antananarivo et Saïd Mchangama, a eu lieu hier dimanche 26 novembre

« 1-Relation entre l’Iran et les Comores Les relations entre l’Iran et les Comores sont assez historiques. Pour ceux qui ne le savent pas, il suffit de savoir que la plus ancienne mosquée de l’Océan Indien, au nom de Shirazi, a été construite sur l’île de Mayotte par des Iraniens (Shiraziens) au XVIe siècle. Ce n’est pas ma prétention, vous pouvez le vérifier sur Google.

Aussi, dans tout l’archipel des Comores, on retrouve des traces d’échanges culturels et historiques entre l’Iran et les Comores. Notamment sur les noms personnels, les cérémonies, les rituels religieux et traditions, en particulier sur les mariages et les funérailles. De cette façon, vous comprendrez mieux la profondeur des relations anciennes entre l’Iran et les Comores. Si quelqu’un dit le contraire, nous pouvons en débattre. Bien sûr, après l’arrivée des colonialistes, il y a toujours eu cette tendance pour décrire l’histoire de pays africains de la façon différente et selon leur souhait.

2- Votre sentiment en visitant les Comores pour la première fois ?J’ai été très heureux de les visiter pour la première fois, surtout après 4 ans de mission dans l’Océan Indien. J’aurais dû venir aux Comores il y a 35 ans, mais Dieu n’a pas voulu. (C’est une histoire intéressante, dont j’en parlerai une autre occasion.)

Bien entendu, rien ne manquait en termes d’Islam et de valeurs islamiques, mais je suis convaincu qu’en matière de lutte contre la précarité et pour le développement durable il y a beaucoup à faire pour amplifier ce que font les autorités actuelles. Par exemple, j’ai été surpris de voir que tout est importé et comme si les gens étaient habitués aux importations. Je pense qu’il y a beaucoup à faire dans ce beau pays.

Aussi puisque je couvre tout l’Océan Indien, je suis surpris de constater malheureusement comme dans les autres iles de l’océan indien, que l’intégration régionale dans cette région soit aussi faible. Pour venir à Moroni, je suis passé par Nairobi en allant comme au retour. Autrement dit, un voyage de presque une heure, m’a coûté environ une journée. À mon avis, il y a beaucoup de travail à faire en matière d’intégration et de la coopération régionale.

3- Rupture de relations avec la République Islamique d’Iran ?À mon avis, la rupture des relations n’aurait jamais dû avoir lieu, car les relations entre nos deux pays ont toujours été bonnes et fraternelles et sont séculaires et très profondes que les petites querelles géopolitiques ne devraient pas les nuire. C’est une parenthèse ou du moins c’est ce que nous pensons en Iran. Nous et la partie comorienne travaillons pour leur normalisation qui est presque en bonne voie. Voyez-vous, dans pareils cas, ce sont les populations qui subissent les conséquences. Comme je l’ai déjà dit, les relations entre les Comores et l’Iran sont historiques et ont toujours été bénéfiques aux deux pays et notamment aux Comores et tout le monde le sait. Cela peut s’observer notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé. En normalisant nos relations, ces domaines seront davantage investis par les experts iraniens.

4- Reprise des relations entre les deux pays ?À mon avis, en tant que diplomate de carrière, cela n’a pas de sens de continuer cette rupture en tant que deux pays musulmans et frères. Parce que les deux pays n’ont ni conflit ni problème hormis des intérêts communs.

Heureusement, les hautes autorités de deux pays souhaitent désormais s’orienter vers la reprise des relations. Il est naturel que deux pays gagnent davantage à renouer leurs relations qu’à continuer la rupture. C’est aussi dans l’intérêt de la Omaha Islamique si nous rétablissons nos relations dans le meilleur délai.

5- Rencontre avec Ahmed Abdullah Sambi ?Pour votre information, j’ai été invité en privé aux Comores pour assister à la cérémonie du mariage traditionnelle du Conseiller Diplomatique du président de la République, qui est un ami de très longue date depuis qu’il occupait les fonctions de la Commission de l’Océan Indien comme premier diplomate de la région et moi comme premier diplomate iranien dans la Région. Pendant mon court séjour, j’étais intéressé à rencontrer l’ancien Président Ahmed Abdullah Sambi, qui est notre ami de longue date aussi. J’ai demandé aux Autorités Compétentes de votre gouvernement de me permettre cette rencontre. Heureusement, cette demande n’a pas été rejetée, et avec l’autorisation du Procureur Général, j’ai eu une réunion très amicale avec lui pendant plusieurs heures. Par la présente, je voudrais sincèrement remercier les Autorités Comoriennes en particulier son Excellence Président Azali qui m’ont donné cette opportunité.6- Lors de la rencontre, quels sujets avez-vous évoqués ?Il est naturel que quand deux vieux amis se voient, ils parlent de quoi. Je ne l’avais pas vu depuis plusieurs années, donc, on parlait de beaucoup de choses, des bons souvenirs du passé, des bonnes relations entre les deux pays sous son gouvernement et des événements survenus. J’étais très heureux de le revoir après quelques années.

Peut-être qu’ils ne pouvaient pas imaginer, qu’un jour, je frapperais à sa porte et lui rendrais visite dans ces circonstances. Bien sûr, je lui ai transmis les salutations des Autorités de mon pays et de ses amis Iraniens.Je l’ai également informé de la situation dans mon pays et à Gaza. Il ignorait par exemple la plupart des nouvelles du monde.Bien entendu, contrairement à ce que certains peuvent penser, ma visite n’était pas du tout politique, mais plus tôt, une visite familiale et amicale.

7- Comment était son état ?Il est naturel que sa situation ne soit si excellente. Il est assigné à résidence depuis maintenant plus de 2000 jours et loin de sa famille. Malheureusement, mon séjour était court et il n’a pas été possible que je rencontre le Président Azali avec qui j’aurais pu parler davantage de son cas. Mais j’espère que d’autres occasions se présenteront.

8- Espérez-vous sa libération ?Pourquoi pas ? Diplomate, je suis tenu d’observer un des principes phares du droit international qui est celui de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures d’un Etat souverain. Par contre, maintenant, que son procès est arrivé à cette phase-là, sa libération est très possible en conformité avec la législation comorienne.À mon avis, maintenant que Pr. Azali est aussi Président en exercice de l’Union Africaine, on peut attendre de lui naturellement plus de compréhension et de générosité. Je pense que le moment est opportun surtout grâce aux principes de notre religion et la morale islamique.

Libéré, l’ancien Président, pourrait mener une vie normale et tranquille avec sa famille. Je ne pense pas qu’Il ferait de la politique à cet âge et dans sa condition physique. Dans la conversation que j’ai eu avec lui, sa première priorité était la famille et de s’occuper de sa santé.

9- Quelle est votre opinion sur les prochaines élections présidentielles aux Comores ?

Je crois que l’organisation des élections est une question interne aux Comoriens. Bien sûr, plus elle sera mieux organisée, plus cela augmentera la crédibilité et l’image du pays au niveau International et Régional, une image qui n’est pas si mauvaise d’ailleurs depuis que votre pays préside le continent africain. Il est naturel que la tenue des élections se heurte toujours à des hauts et des bas et que les perdants soient toujours insatisfaits et accusent l’autre parti. Ceci est courant partout dans le monde. Mais personnellement, j’aimerais que les élections aux Comores se déroulent dans des meilleures conditions possibles.

10- Soutenez-vous un parti ou un candidat en particulier ?

Définitivement pas. Bien que certains partis ou candidats aient fait des demandes directement ou indirectement par l’amitié ancienne, je leur ai répondu que notre politique est de ne pas s’ingérer à cette élection. Nous coopérerons certainement avec le Président élu du peuple Comorien, quel que soit leur choix.

11- Comment évaluez-vous la situation au Moyen-Orient ?

Le Moyen-Orient est entré dans une nouvelle phase après l’opération de la Tempête Al Aksa du Hamas contre le régime d’occupation et il ne sera plus jamais comme avant. Il est possible qu’il y ait un changement des équations dans cette région. Par ailleurs, malheureusement, la population de Gaza traverse des conditions très difficiles et épuisantes. D’un côté, il y a l’oppression totale et la cruauté du Régime d’Usurpateur qui ne croit en aucune valeur humaine et d’autre côté le peuple opprimé et sans défense de la Palestine face aux armes de destruction massives de certaines Puissances.

Actuellement, l’humanité traverse une grande épreuve et les soi-disant revendicateurs et défenseurs des droits de l’homme n’ont plus rien à dire. Autrement dit, tous ceux qui ont rempli le monde de tumulte suite à la mort naturelle d’une jeune fille iranienne, comment sont-ils non seulement restés muette, mais aussi complice face à toute cette brutalité et ce meurtre impitoyable d’innocents. Quel péché les enfants et les femmes de Gaza ont-ils commis pour devoir endurer tous ces crimes sur leur terre ? Exigent-ils autre chose que de vivre sur leurs terres et dans leurs maisons ?

À l’avenir, comment l’Occident pourra-t-il répondre à l’opinion publique mondiale contre toute cette brutalité et cette atrocité ? Comment continuera-t-il à prétendre soi-disant défenseurs des droits de l’homme ? Combien de crimes en couleurs devraient avoir lieu à Gaza pour que la conscience de ceux-ci soit réveillée ? Ceux qui versaient des larmes de crocodile pour les morts en Ukraine, comment se fait-il qu’ils apparaissent devant les caméras et soutiennent l’effusion du sang des 15,000 Gazavis par les criminels occupants ?

Bien entendu, nous avons déjà vu leurs visages démasqués en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan, en Irak, en Syrie et au Yémen.Personnellement, je ne suis pas surpris par ce comportement des gouvernements occidentaux, ma grande surprise n’est que les gouvernements du monde islamique, qui voient ces crimes et gardent leur silence. Existe-t-il une garantie que les mêmes crimes ne seront pas reproduits demain dans d’autres pays islamiques ? Même chez eux? »

HaYba Jumla Digital African Voice from Moroni

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