HaYba WEEKEND MAGAZINE. Histoire Les Archives du Dr. Ouledi

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Le Comptoir D’Électricité Des Comores D’Ali Mandjee L’électricité est l’une des principales composantes du développement d’un pays. Ses liens étroits avec toutes les activités qui concourent au développement économique et social, son impact sur l’équilibre écologique actuel et futur, de même que le rôle qu’on lui reconnaît aujourd’hui dans la vie de tous les jours, lui confèrent une place de choix dans les stratégies de développement des pays.

Le réseau électrique apparaît au tout début des années 1960 avec la création de la Société d’Electricité des Comores (SEC). L’électricité n’est accessible qu’aux habitants de Moroni et de Mutsamudu. Auparavant, la seule source d’énergie électrique était celle produite par le barrage hydraulique de la Société Comores Bambao (SCB), construite dans la région de Bambao (Anjouan) pour assurer le fonctionnement de ses usines et distribuer gratuitement l’électricité à une partie de ses employés.

Depuis l’indépendance et jusqu’au milieu des années 90, l’électricité aux Comores était le fait d’une société publique Eau et Electricité des Comores (EEDC). Après l’échec de la gestion d’EEDC en 1996, l’État a décidé de privatiser la société, qui est devenue la Comorienne de l’Eau et de l’Électricité (CEE). En janvier 2002, après la rupture du contrat qui liait la CEE à l’État comorien, une entreprise publique à caractère commercial a été créée. Lors de la crise séparatiste de 1997, une scission est intervenue avec la création d’Electricité d’ Anjouan (EDA) et la MAMWE opérant sur les îles de Grande Comore et Moheli. Depuis 2018, deux nouvelles sociétés sont nées à la place de la MAMWE : la Société nationale de l’électricité (Sonelec) et la société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede).

Au début de l’avènement de l’électricité, le capital humain était insignifiant. Quelques volontaires de l’Assistance Technique (VAT) assuraient le fonctionnement des minuscules centrales, dont celle de Vwadjuu. Il faut dire que les maisons et concessions raccordées au réseau électrique se comptaient sur les doigts de la main. À Moroni, un seul et unique magasin vendait les accessoires électriques. Il s’agissait du « Comptoir d’électricité des Comores » installé à Gobadjuu et tenu par un commerçant indien, Georges Ali Mandjee. En tant qu’électricien, il assurait la sonorisation des évènements à Moroni.

Il s’y était installé entre 1962-1968. Pendant toute cette période, Georges Ali Mandjee va électrifier les bâtiments publics, le premier étant « la Caisse centrale » (à l’emplacement de l’actuelle Banque Centrale des Comores) et les foyers des habitants de Moroni.Georges Ali Mandjee va aussi illuminer la première kermesse des Comores au stade Baumer, en tirant une ligne électrique du port au stade Beaumer où, à l’occasion de la célébration du 14 juillet et des fêtes de la jeunesse, des animations ont été organisées. Ali Mandjee a également équipé les mosquées d’appareils de sonorisation. Il a assuré l’animation musicale des bals organisés, La Guinguette d’Itsandra et de l’Hôtel Karthala…, ainsi que des réceptions à la Présidence du Gouvernement de l’autonomie interne. Les premières années de l’avènement de l’électricité se sont accompagnées de la création des salles de cinéma d’Al Quitoir à Mutsamudu, celle de Mamudzu et la salle Al Camar de Moroni.

Au cinéma Al Camar, Georges Ali Mandjee organisait des séances de films indiens très appréciés de la population. Il aidera aussi à l’émergence de tout jeunes musiciens qui deviendront par la suite des artistes reconnus, tels que Adinane Taanchik, Gam-Gam (Gamal Dahalani), Ahmed Said Jaffar dit Guigui et d’autres. Grand importateur d’instruments et matériels de base des orchestres de Twarab, Georges Ali Mandjee proposait également, dans son magasin, des instruments de base des orchestres jouant des musiques modernes tels que les violons, les luths arabes ou udi, les violoncelles, la flûte, le tambourin, l’accordéon, et quelques années plus tard l’orgue et la guitare électrique.La famille Ali Mandjee a quitté les Comores peu avant l’indépendance, mais les enfants ont gardé un lien très fort avec l’archipel. Zakir, un de leur fils, a été un grand militant de l’Association des Stagiaires et Étudiants des Comores.

Il a bravé la répression des mercenaires dans les années 1982 en venant assez souvent voir et soutenir ses camarades de lutte rentrés au pays. Ingénieur mais aussi grand photographe, il a immortalisé de nombreuses scènes et situations où les hommes de Bob Denard étaient impliqués. À l’instar de Bruno Humblot, militant du Parti Socialiste des Comores (PASOCO), Zakir fait partie de ces jeunes ayant pris fait et cause pour l’indépendance des Comores.Dr. Ahmed OulediHaYba FM la Radio Moronienne du Monde

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