HaYba WEEKEND MAGAZINE®. Monde Swahili

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Majestueux Navires D’Échanges De l’Océan Indien

En toute simplicité, le terme swahili « dhow » englobe les navires qui naviguaient dans l’océan Indien avant l’arrivée des Européens. Traditionnellement, ces dhows étaient confectionnés en cousant habilement des fibres de coir imprégnées d’huile de coco, une pratique médiévale née de la croyance que les aimants sous la mer attireraient les clous hors du navire, condamnant ainsi l’équipage à une mort certaine sous les vagues. Les dhows sont souvent équipés d’une voile latine, cette voile triangulaire classique attachée à une poutre transversale, permettant de l’élever ou de la baisser selon les caprices du vent. Ces embarcations varient en taille, allant des modestes bateaux de pêche aux majestueux navires de plus de cent pieds de long.

Prenons l’exemple du Baggala, un dhow océanique au charme envoûtant, arborant une proue courbée avec fierté et une poupe richement sculptée. Il déploie majestueusement ses deux voiles latines, dansant harmonieusement au gré des vents marins. En revanche, le navire Boom, tel un équilibriste des mers, présente des extrémités gracieusement incurvées et une unique voile imposante en son centre, le préféré des marins du golfe Persique. Ces vaisseaux légendaires, chargés d’histoire, auraient sillonné l’océan Indien pendant des millénaires, reliant les marins de la péninsule arabique aux rivages de la côte est-africaine, jusqu’en Inde et peut-être même, selon certaines croyances, jusqu’en Chine. Leurs voyages immémoriaux résonnent encore aujourd’hui, témoins d’une épopée maritime inégalée.

Bien qu’il existât de nombreux navires hauturiers, ce furent principalement les dhows qui régnèrent en maîtres sur le commerce côtier. Glissant le long des côtes est-africaines telles des danseurs des vagues, les dhows s’arrêtaient dans les ports jalonnant leur route, où s’échangeaient marchandises précieuses et voyageurs avares de découvertes. Avant l’avènement des machines à vapeur, puis de l’ère du pétrole, ces navires propulsés par le souffle du vent se dressaient en symboles vivants d’un commerce océanique vibrant et cosmopolite. Les va-et-vient incessants des marchandises et des personnes aux origines multiples engendraient également un flot incessant d’idées, de technologies et de religions, tissant ainsi une trame culturelle d’une richesse infinie.

Les traces du commerce antique des dhows sont préservées dans un précieux ouvrage intitulé « Le Périple de la mer Érythrée ». Rédigé au premier siècle par un mystérieux auteur grec, ce récit évoque les ports, les peuples et les marchandises qui animaient les échanges entre l’Arabie, l’Inde et la côte est-africaine. Ce petit livre témoigne de l’existence d’une voie commerciale ayant perduré à travers les âges, tandis que les empires s’élevaient et s’effondraient autour d’elle. Un indice révélateur de son importance continue au fil des siècles réside dans le rôle essentiel joué par les moussons saisonnières, orchestrant les mouvements des dhows et façonnant ainsi l’histoire des échanges maritimes.

Arlenis Ali

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