HaYba WEEKEND MAGAZINE®. Santé

HaYba WEEKEND MAGAZINE®. Santé

Parlons Santé Avec le Dr Monjoin ​​

Fécondité Et Infertilité

Dieu merci notre pays est bien pourvu pour la prise en charge de proximité de la santé des femmes et enfants. Pour parler de Ngazidja, chaque centre de santé de district est doté d’une salle d’accouchement et d’une structure de prise en charge des nourrissons pour les premières vaccinations. Nos sages femmes font un travail remarquable bien qu’une grande majorité de parturientes préfèrent accoucher au centre hospitalier national. Pourquoi cette remarque .

C’est parce que ces femmes-là ne sont pas du tout suivies par le médecin de ville contrairement à l’Europe où le médecin de famille s’occupe des premiers mois de grossesse avant de l’adresser à ses collègues qui vont les préparer à l’accouchement.

Que voyons-nous en médecine de ville ? Surtout des femmes infertiles ou à faible fertilité, « j’ai 2 enfants mais j’en voudrais un 3ème depuis près de 10 ans ». Et pourtant, la natalité aux Comores n’est pas en berne. D’après la dernière enquête démographique réalisée aux Comores et publiée en 2014, le taux de fécondité moyen est de 4,3 enfants par femme ce qui représente plus du double du taux de fécondité relevé en Europe où la France, figurant parmi les plus féconds, dépasse de peu les 2,05 minimum pour renouveler les générations.

Il y a loin des statistiques froides d’une population à la réalité concrète vivante d’une personne donnée. Malgré la croissance rapide de la population beaucoup de femmes souffrent de ne pas avoir d’enfants et pour celles qui en ont les moyens la fécondation in vitro n’est plus une option mais une réalité vécue positivement. Dans ce sens notre pays est à l’image du monde : malgré la forte croissance de la population mondiale ces 100 dernières années le taux d’infertilité progresse également.

Selon un rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) publié le 4 avril dernier, le taux d’infertilité concernerait une femme sur 6 dans le monde soit environ 17 %, ce qui est énorme. Aux Comores ce taux serait de 6 % selon l’enquête démographique citée plus haut.Dans le même temps chez la jeune génération on voit de moins en moins de femmes ayant plus de 6 enfants, contrairement à leurs parents ou grands parents chez qui il n’était pas rare de voir des femmes avec plus de 10 enfants vivants sans oublier tous ceux morts dans leur tendre enfance, en cours de gestation ou à l’accouchement. Parfois ce taux de perte peut aller jusqu’à 50 %. Je me souviens de ce monsieur de plus de 80 ans qui m’a dit avoir eu 20 enfants avec ses 2 femmes, 10 pour chacune et seulement la moitié ont survécu.

Chez la jeune génération, beaucoup de femmes ont une activité salariée et leur taux de fécondité est passé de 2 à 3 enfants au lieu des 4,3 de la moyenne nationale. Chez les hommes également des transformations sont constatées : la qualité du sperme a baissé au niveau mondial et la quantité de spermatozoïdes a diminué de près de la moitié ces 45 dernières années. Aux Comores la réalisation de plus en plus fréquente de spermogramme confirme cette tendance. Au total l’infertilité est devenue une source de souffrance supplémentaire au niveau personnel malgré le maintien d’une natalité élevée au niveau national.

Comment faire, néanmoins, pour garder de bonnes chances de fertilité chez la femme ? Je ne parlerai pas des bonnes règles hygiéno-diététiques qui concernent aussi les hommes. Je ne parlerai pas non plus des nombreuses femmes mariées à des « je viens » et qui les voient moins d’un mois par an, et pour qui les chances de grossesse peuvent être amputées.

Je voudrais juste attirer l’attention sur la santé gynéco-obstétricale. En dehors des grossesses, toute femme de plus de 25 ans doit avoir bénéficié d’au moins un frottis cervico-vaginal systématique, occasion pour le gynécologue de faire le point sur sa santé et préconiser toute mesure utile. Mon souci premier concerne la contraception dont l’absence peut engendrer une grossesse non désirée et le recours à l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse). L’IVG n’est pas un moyen de contraception et tout recours à ce moyen peut aggraver une infertilité latente.

Dr. Mohamed Monjoin

Dans la même rubrique :

•Le Patient Comorien: Vache À Lait Du Système Médical Des Pays Voisins ?https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=3105632126345619&id=1711590229083156&mibextid=qC1gEa

•Ce Que Vous Devez Savoir Sur l’Asthme

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=3124764754432356&id=1711590229083156&mibextid=qC1gEa

#fertilityjourney#fertilitytips#fertilityawareness#fertility#invitro#infertility#womenhealth#eastafrica#haybaweekend

HaYba FM la Radio Moronienne du Monde

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *