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La Guerre des Puces d’IA et la Course à la Souveraineté Technologique

L’actuelle demande en puissance de calcul atteint un tel niveau d’urgence qu’une pénurie critique de puces, indispensables à la formation des systèmes d’intelligence artificielle (IA), se fait ressentir. On estime que 90% des systèmes d’IA, incluant ceux d’OpenAI, recourent aux puces fabriquées par une seule entreprise, Nvidia. Cette dernière, valorisée à présent à hauteur d’un billion de dollars, joue un rôle incontournable dans le futur de l’IA du fait de la centralité de ses puces.

Cette hégémonie de Nvidia a entraîné une dépendance pour les fournisseurs de plateformes d’IA, occasionnant souvent des limitations dans leurs produits. Même des géants technologiques tels que Microsoft et Amazon ont été confrontés à des pénuries de GPU, notamment pour la préformation ou la mise au point de leurs imposants modèles fondamentaux. Cette dépendance s’avère encore plus contraignante pour les jeunes entreprises spécialisées en IA, contraintes d’engager des contrats pluriannuels pour l’infrastructure GPU, comme mesure de défense compétitive.

Google déploie une nouvelle génération de sa technologie d’unité de traitement de tenseur (TPU), omniprésente dans l’écosystème Google Cloud. Des rapports récents ont révélé qu’OpenAI explorait des options pour la création de ses propres puces d’IA. De manière similaire, Microsoft travaille depuis un certain temps sur sa propre puce d’IA, dont la sortie est prévue dès le mois prochain. Amazon a lancé son processeur d’IA nommé Inferentia, ce qui est particulièrement notable, compte tenu de son expertise dans la gestion de chaînes d’approvisionnement. On pourrait même soutenir que des entreprises telles qu’AMD pourraient devenir des cibles d’acquisition attractives pour ces géants, dans le but de disposer d’une alternative compétitive à Nvidia.

L’industrie des semi-conducteurs s’engage de plus en plus dans une voie politique, alors que la compétition entre les nations influe considérablement sur l’ensemble du secteur de l’électronique. Cette montée en politisation n’a rien d’étonnant lorsqu’on se rappelle que l’origine des semi-conducteurs ne réside pas dans la production de puces pour smartphones ou d’appareils domestiques, mais dans leur utilisation au sein de systèmes de missiles.

En matière de fabrication de puces essentielles à l’intelligence artificielle, 5 pays occupent le devant de la scène : les USA, le Japon, la Corée, Taïwan (seuls 13 pays sur 192 reconnaissent Taiwan comme pays souverain. Les Comores fait partie de la quasi totalité des nations pour qui Taiwan est une partie de la Chine, en attente d’être réunifiée politiquement) et les Pays-Bas. Tous ces pays mettent en place des règles plus strictes en ce qui concerne la mobilité des talents, la protection de la propriété intellectuelle, le transfert d’équipements de production et la cession des puces elles-mêmes.

L’éléphant dans la pièce, bien entendu, c’est la Chine continentale, un acteur majeur de l’écosystème électronique mondial, mais qui joue un rôle mineur, voire quasiment inexistant, dans la fabrication de puces de pointe. Environ 90% des processeurs les plus avancés au monde ne peuvent être produits que par une seule entreprise, dans un seul pays : la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, un acteur incontournable pour la quasi-totalité des géants technologiques mondiaux, d’Apple à Nvidia, en passant par Broadcom et Qualcomm. Ils dépendent tous largement de cette entreprise.

La préoccupation majeure concernant un tel degré de concentration réside dans le fait que Taïwan se trouve au cœur d’un des conflits géopolitiques les plus sensibles au monde. La guerre des puces ne se limite pas à la rivalité entre entreprises pour produire la meilleure technologie ou pour conquérir des parts de marché. Elle s’apparente aussi à une compétition géopolitique, tel que le conclut le professeur et historien économique Chris Miller, dans son ouvrage “Chip War The Fight for the World’s Most Critical Technology” nommé Livre d’Affaires de l’année par le Financial Times. Les USA qui pourtant avaient concédé que Taiwan n’était pas un état-nation au moment de l’établissement des relations diplomatiques avec la Chine, ne peuvent concevoir que l’expertise et la fabrication des puces les plus avancées se trouvent en territoire chinois.

Arlenis Ali

Photo : «Ethereal Elegance: The Swahili Vision of Tomorrow », une création générée par intelligence artificielle, août 2023. ©HaYba Jumla

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